samedi 8 décembre 2012

Le nom de famille de la rose

La question du nom de famille me passionne particulièrement pour plusieurs raisons. J'ai d'ailleurs écrit il y a quelque temps un article sur le sujet, rappelant la loi : bien que nul ne soit censé ignorer la loi, celle concernant le nom, bien  que touchant à notre identité, est totalement inconnue ! Quelle étrangeté, que les règles régissant ce qui nous touche si profondément soit ignorée au profit d'habitudes désuètes et humiliantes... Et comme par hasard, la loi est ignorée juste quand il s'agit de l'identité des femmes...

A titre personnel, bien que mariée, je n'utilise pas le nom de mon mari. Et ce, pour des raisons clairement identifiées dans mon esprit, qui n'ont rien de honteuses mais qui sont trop personnelles pour que j'en parle ici.
Je n'oserais pas dire que ne pas utiliser le nom (charmant) de mon époux (charmant aussi) relève du parcours du combattant. Il y a des cafouillages, des coups de fils importuns ("Allô ? Mme Y. ? - Nan. Mais je suis la femme de M. Y. - Alors vous êtes Mme Y. - Tuuut... Tuuut... Tuuut..."), des employés de bureau obtus qui me donnent envie de distribuer des bourre-pif façon Tonton Flingueur ("Ah mais non je ne peux pas vous donner votre document-super-important-sans-lequel-vous-n'aurez-plus-de-quoi-vivre, votre carte d'identité n'est pas valide, vous êtes mariée et il n'y a pas le nom de votre mari !"), des papiers qui, quoi qu'on fasse, arrivent avec le nom du mari (bin c'est lui qui paye, du coup !)... Mais dans l'ensemble, ça se passe bien : je rappelle la loi, les gens sont surpris et sont en général très heureux d'apprendre quelque chose. Il y en a même qui changent leurs habitudes : il y a quelques années, en signant un document finalisant mon départ d'un laboratoire, l'employée s'est insurgée de voir mon dossier classé sous le nom de mon mari, alors qu'un an auparavant, quand elle m'avait fait signer mon embauche, elle m'avait copieusement engueulée parce que je ne portais pas le nom de mon mari, et je lui avait gentiment conseillé de lire les articles de loi. YESSSS !

Oui, les choses changent peu à peu.
Je demande souvent aux hommes mariés qui s'étonnent de me voir porter mon "nom de jeune fille" pourquoi eux ne portent pas le nom de leur épouse. Peu trouvent une réponse. Et aujourd'hui, d'après Slate.fr : Pour la première fois en France, un homme prend le nom de sa femme. Je ne pense pas que ce soit la première fois, mais il est certain qu'il s'agit du premier cas médiatique. Il était temps !
L'homme raconte la difficulté à faire appliquer la loi. Il raconte l'incompréhension des mairies qui devraient être les premières à la connaître. Mais ce qui m'a frappée, c'est surtout qu'il déclare que, suite au changement : «j’ai vraiment l’impression de ne plus être la même personne». Si pour lui,ce changement est positif (il connaissait des difficultés avec son nom), il n'en est pas moins profond.

La notion d'identité est cruciale en ce qui concerne la condition féminine.
J'ai commencé à m'interroger sur la notion d'identité quand j'ai appris que certains catcheurs (dans le milieu, qui me fascine, l'identité a des facettes multiples ; le film The Wrestler le montre très bien) ont fait changer leur identité pour prendre définitivement le nom du personnage qu'ils incarnaient (Steeve Austin, et plus bizarrement Ultimate Warrior, le type à droite). La limite entre le personnage et la personnalité s'efface, et finalement, qui est l'homme que nous voyons sur le ring ? Le personnage a-t-il pris le pas sur la personne ? Ou le personnage est-il une émanation de la personne ?
J'en parlais avec une amie très versée dans la psychanalyse (et lucide sur ses dérives). Elle était stupéfaite et s'est écriée "Mais quelle violence ! Il effacent toute leur histoire familiale, en abandonnant le nom de leur père !". J'ai rétorqué que c'était ce qu'on impose aux femmes depuis toujours ; elle a souri car nous partageons la même opinion sur la condition féminine. On nous prive de notre identité, de nos attaches à notre famille, de notre histoire personnelle comme collective. Le "nom d'épouse" fait de nous des possessions de nos époux.

Puisque j'ai assez de culot pour citer Shakespeare dans un billet où je parle aussi de catch, écoutons Juliette qui, du haut de ses 14 ans même pas révolus, possède la lucidité de l'innocence : "Tu n'es pas un Montague, tu es toi-même. Qu'est-ce qu'un Montague ? Ce n'est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d'un homme... Oh ! sois quelque autre nom ! Qu'y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom. Ainsi, quand Roméo ne s'appellerait plus Roméo, il conserverait encore les chères perfections qu'il possède..." Si Roméo n'avait pas eu de nom, Juliette aurait pu le détacher de ses racines ensanglantées de la vendetta entre leurs familles. Sans nom, Roméo n'a pas d'histoire.Mais sans nom, serait-il Roméo ? L'aimerait-elle encore ? On ne le saura jamais.
De son côté, Adso de Melk n'a pas eu besoin d'un nom pour aimer passionnément sa rose. Au contraire, ne pas le connaître lui a permis de nier leur différence de milieu. Il pouvait ainsi l'adorer comme l'incarnation même de la féminité dans tout ce qu'elle a de plus pure. Nier le nom, c'est nier l'histoire de la personne, son origine, son existence même, pour n'en percevoir qu'une essence idéalisée.

Ainsi, refuser de porter le nom de son mari, conserver son nom, c'est un acte militant. C'est dire "j'existe, je ne lui appartient pas, je suis moi, je ne suis pas une incarnation sans visage de l'éternel féminin".





24 commentaires:

  1. Cette histoire de psychanalyste montre bien leur volonté de nous laisser mijoter dans nos "histoires" quelquefois très encombrantes à vivre, histoires boulets qui leur procurent des clients. Ça fait marcher leur fond de commerce. Je trouve très constructeur (fondateur) au contraire que quelqu'un change de nom pour devenir le personnage qu'il a créé et est devenu ! Mais pas pour celui du mari quand on est une femme : c'est un abandon d'identité, une aliénation. C'est sans doute pour cela que les institutions n'en veulent pas : une femme qui refuse l'aliénation, c'est une faille dans le système.

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    1. Le problème c'est que le catcheur n'est pas à lui seul le créateur de son personnage. Ce sont des scénaristes qui s'en chargent pour lui. Il n'a qu'à suivre le script, que ça lui plaise ou non. Certains, avec le temps, gagnent assez d'influence pour pouvoir imposer leurs vues, mais même ceux-là n'ont pas le dernier mot (je pense au Montreal Screwjob qui fait encore couler de l'encre dans le milieu).

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  2. J'ai choisi de porter le nom de mon époux après notre mariage et j'en suis très heureuse. Je n'ai pas l'impression d'être pour autant aliénée ni d'être sa chose. Et je n'ai pas non plus l'impression d'avoir trahi mon père. Ce qui m'ennuie le plus, c'est de ne pouvoir transmettre le nom de mon père parce que je suis une fille et le double nom n'était pas une solution: d'une part parce que le nom de mon mari est déjà un nom composé et que ça serait ridicule d'y ajouter encore le mien, d'autre part parce que l'enfant doit ensuite choisir un seul nom et je trouve ça pervers de demander à un enfant de choisir entre le nom de son père et le nom de sa mère. Bref, nous avons tous les 4 le même nom et ça me plaît.
    Néanmoins, j'admets que certaines femmes se perdent dans leur nom d'épouse. J'en prends pour preuve Facebook où toutes mes amies changent leur profil au lendemain de leur mariage. Personnellement, j'ai laissé mon nom de jeune fille et j'ai ajouté le nom de mon mari entre parenthèses, surtout pour que d'anciens amis puissent me retrouver. Ils ne connaissent pas mon nom d'épouse, eux !! Et finalement j'aime bien car c'est le nom qui me caractérise le mieux. Disons que le nom d'épouse, je le vois davantage comme un nom administratif, c'est plus facile pour les papiers. Peut-être parce que ma mère m'a toujours dis: "J'ai repris mon nom de jeune fille après le divorce mais je n'aurais pas dû car c'était la galère chaque année avec l'école". Et c'est vrai que je me souviens des nombreuses fois où le prof brandissait un courrier en disant: "Mme Machin, c'est la maman de qui ?"

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    1. Le problème, ici comme quand je parle d'épilation ou de maquillage, c'est que la chose soit systématique. Ne pas laisser le choix aux femmes, a fortiori quand ce serait appliquer strictement la loi, ça veut dire quelque chose.
      Le nom d'usage est ton droit, on n'a jamais parlé de te le retirer. L'idéal serait que, quand il y a utilisation d'un nom d'usage dans un couple, la femme choisisse de porter le nom de son mari dans un cas sur deux.

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  3. En ce qui me concerne, j'ai pris le nom de mon mari après le mien, et lui a pris le mien après le sien. Ça nous a semblé équitable. Et on a du donner l'article exact de la loi qui le lui permettait pour son boulot (ignorance des secrétaires, mais pas vraiment de mauvaise volonté). Cela dit, il doit quasi toujours justifier quand il le donne, et c'est fatigant. Mais après, la plupart des gens trouvent ça marrant. Parfois intéressant.

    Je vois pas pourquoi l'enfant doit choisir. Et de toute façon, c'est le nom de naissance qui reste le nom légal. Tout le reste sont des noms d'usage.

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    1. Aujourd'hui, à ma connaissance, l'enfant ne choisit pas, ce sont ses parents qui choisissent pour lui. Soit le nom de père, soit celui de la mère, soit un composé. Le deuxième enfant a automatiquement le même nom. Et en cas de litige, le père tranche (là, évidemment, ça me hérisse).

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  4. Oui, je réagissait par rapport à Cléophis, qui disait que l'enfant doit ensuite choisir un seul nom. Que le père tranche, ça me hérisse aussi.

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    1. Je me référais à cette situation: deux parents avec des noms composés ne peuvent associer les 4 noms, ils doivent faire un choix, cela concerne donc les enfants de nos enfants: "Mais, les parents ne peuvent pas accoler leurs deux doubles noms et appeler leur enfant Emma Soleil -- Lune -- Terre -- Ciel !
      Ils peuvent choisir un de leur nom chacun et crée une nouvelle combinaison ou transmettre le double nom du père ou de la mère."
      Extrait de: http://www.initiadroit.com/doc.php?theme=14
      Il arrive donc un moment où ils devront choisir entre le nom de leur mère et le nom de leur père.

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    2. Oui, je vois ce que tu veux dire. Je n'avais pas compris que tu disais que les enfants doivent choisir quel nom *transmettre*, je pensais au nom qu'on porte.

      Il y a le même problème en Espagne : ils portent deux noms de famille, le premier nom du père suivi du premier nom de la mère. Au final, seul le nom du père est donc transmis. J'ai lu que la récente loi sur l'égalité des sexes permettait maintenant de changer l'ordre traditionnel des noms pour que celui de la mère puisse être transmis. Mais je doute que beaucoup fassent l'échange.
      En France, effectivement, on choisit le nom de famille de l'enfant, et si on porte soi-même un nom composé, il faut choisir lequel on transmet. Je crois franchement qu'il n'y a pas de solution sans prise de tête au problème de la transmission du nom.

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  5. même le prénom que l'on porte est parfois difficile à accepter tant il est lourd de projections et références parentales parfois très autoritaires.
    mais alors le nom de famille...
    avec tout ce que porte de poids affectif et de souffrance familiale, c'est encore pire.

    le prénom, on arrive parfois à se l'approprier en faisant référence à soi-même, l'affection et la tendresse que l'on se porte à défaut ou par réalisme du constat qu'on est seul à pouvoir s'en donner.

    mais le nom de famille, là, c'est quasiment impossible quand il est chargé négativement.

    alors bon
    j'imagine un peu ce que ça peut représenter quand il s'agit d'en changer à cause d'une norme à l'égard de laquelle on est en désaccord au moins inconscient.
    faut absolument reproduire le lien familial, le pouvoir et la propriété parentale sur la progéniture.

    ben je peux pas faire ça pour le mien, celui de mes parents

    il a fallu que je m'invente des pseudos pour aller sur internet... "il a fallu"... en fait, bien qu'inconsciemment, j'avais envie de changer de nom de famille : j'ai inventé riluma à partir d'une petite phrase qu reflétait mon regard sur la vie, une rivière de lumière de matière.

    mais bon, ça reste uniquement valable pour mes adresses mail et quelques pseudos

    pis devant le poids administratif du changement de nome de famille hein... j'ai vite laissé tomber l'idée d'en changer...

    mais de l'imposer à autrui... je peux pas.

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  6. La tradition patriarcale qui consiste à ne pas donner de nom aux femmes est symboliquement la plus forte déshumanisation des femmes. Elle a été instaurée parce que les hommes considéraient les femmes comme leur propriété, donc les femmes devaient appartenir corps et biens à leur mari et ne pouvaient pas avoir d'identité propre. Les hommes apposent alors leur nom à la femme qu'ils épousent, tout comme à un domaine dont ils feraient l'acquisition.
    Victor Hugo écrivait "un nom, c'est un moi". Les femmes sont désignées par le nom de l'homme auquel elles appartiennent : celui de leur père d'abord, puis celui de leur mari. Une femme qui se marie plusieurs fois disparaît à chaque fois sous le nom de son mari. Ainsi, n'ayant pas de nom propre, une femme ne peut être identifiable.
    C'est pourquoi cette tradition a contribué à effacer de nombreuses femmes artistes de l'histoire : le fait que les femmes perdaient leur nom complexifie beaucoup les recherches, étant donné que la notion d'identité est centrale dans le concept du "génie artistique". Les individus étant désignés par leur nom, les recherches historiques sont forcément basées sur le nom de famille, ce qui contribue à l'invisibilation des femmes dans l'histoire : sans nom, elles ne sont pas des individus définis.
    Cette tradition a aussi pour conséquence de dévaloriser les filles par rapport à leurs frères. Si la naissance d'un garçon est plus souhaitée que celle d'une fille, c'est aussi parce que c'est lui qui transmet le nom. Dès leur venue au monde, les filles sont alors placées sur un pied d'infériorité.
    Pour conclure, l'insistance des gens à appeler une femme par le nom de son mari (alors que c'est contraire à la loi !) prouve que cette question des noms n'a rien de futile, mais est au contraire au centre de la reconnaissance ou non de l'existence des femmes en tant qu'êtres humains à part entière.

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    1. Toutafé.
      Cela n'a rien de futile, mais sera taxé avec véhémence de futilité. Véhémence car la question de l'identité touche au moi profond ! Quelle ironie, finalement...

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    2. LE NOM DES FEMMES, on s'en fiche quand on mesure leur dépendance économique.

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    3. On peut aussi dire que la dépendance économique, on s'en fiche, quand on mesure l'ampleur des violences physiques.

      Les deux sont liés : la dépendance économique favorise les violences physiques. Mais les deux sont aussi favorisées par la réification, laquelle est exprimée par le changement de nom. Revendiquer son droit à une identité propre, c'est lutter contre la dépendance économique cher anonyme. Si les discriminations pouvaient être partitionnées en choses graves et anecdotiques, nous les aurions déjà éradiquées.

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    4. @ anonyme : quand on n'a pas de nom, on n'est rien.

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  7. Je me dois de saisir la balle au bon: c'est petit, mais on avance. Je me suis mariée cette année, et aprés d'âpres discussion qui ont failli ruiné mon couple, Monsieur a cédé: nous portons tout deux un nom composé, du sien et du mien. C'est quand il a du passer par les papiers et les incompréhensions de son entourage qu'il a commencé à comprendre. J'espère qu'un jour, ce geste deviendra pour lui une fierté. Pour l'instant, ses parents ne sont pas au courant (tu nous renies mon fils , bLablabla) par contre, belle maman ne comprends pas que j'ai gardé mon nom accolé au sien, aprés tout, je suis une femme, pourquoi se compliquer la vie? c'est vrai ça, pourquoi se compliquer la vie...?

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    1. Merci pour ce témoignage !

      Pourquoi se compliquer la vie, c'est vrai, tiens. Pourquoi on s'est emmerdée à obtenir le droit de vote, le droit à l'avortement, le droit à la contraception, à signer des chèques... Pourquoi on s'emmerde à avoir une identité ? C'est tellement simple d'être une possession du mari... ;-)

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    2. Ah ce moment-là, pourquoi se compliquer la vie, le mari n'a qu'à prendre le nom de sa femme ! Ah, on me dit dans l'oreillette que les gens ne le voient pas de cette manière :)
      N'empêche que c'est vrai qu'on n'en parle pas assez, du fait que les deux époux peuvent prendre le nom de leur conjoint et même un nom composé, moi-même je ne le savais pas. Après, c'est plus dur à mettre en pratique, je ne sais pas si mon mari l'aurait fait et je n'ose imaginer le scandale dans la famille étant donné qu'il est le dernier fils qui puisse perpétuer le nom...

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    3. Quand un homme me demande pourquoi 'l'ai gardé mon nom de jeune fille" (déjà ça part mal), j'adore lui répondre "pourquoi t'as pas pris le nom de ta femme ?". Passé l'explication sur la légalité de la chose, ils ne savent pas quoi répondre. Ca ne leur vient même pas à l'esprit de pouvoir le faire...

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  8. Le fait qu'on ne se sert pas d'une loi qui nous laisse des libertés est seulement un exemple où les femmes se laissent aller (pour pas s'emmerder ou pour garder la cervelle bien propre?) et ainsi soutiennent le système patriarchal (qui règne sur la planète). On n'en fait pas assez je trouve. Et il n'y a pas d'excuse. Les femmes peuvent améliorer ne seriat-ce qu'un peu - tous les jours. Chaque jour on peut dire "non" à une injustice ou maltraitement. On peut - ne pas sourire et avoir pitié des cretins aux blagues sexistes///on peut commencer enfin à s'habiller comme on veut (en étant sincères avec nous-mêmes), on peut cesser de prier dieulepère qui nous veut soumises, on peut élever nos enfants en leur apprenant de gérer leur sexualité puisqu'autrement ils seront pire que les animaux, etc... Il est évident que depuis les débuts du patriarchat on nous oblige de porter le nom du mari, du père de nos enfants. Ca fait partie du contrôle de la sexualité de la femme et du pouvoir économique... puisqu'autrement le héritage se ferait "par la mère" et les hommes perdraient le sol sous leur pieds (pouvoir). Et cela leur ferait le plus grand bien de se retrouver un peu dans la position dans laquelle les femmes se trouvent depuis au moins cinq mil ans. Nombreux seraient stupéfaits et comprendraient pas mal de choses. Mais il faut d'abord que les femment cessent d'accepter l'injustice partout où c'est possible et se servir des lois et des situations qui leur offrent le choix.

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    1. Oui, voilà, on *peut* faire quasi tout ce qu'on veut. Mais on ne le fait pas, parce qu'on n'a jamais eu l'occasion de voir autre chose, ou alors cet autre chose est diabolisé. Triste monde...

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  9. Quand je me suis mariée, et que la question du nom s'est posée, c'est mon mari qui m'a proposé de prendre mon nom avec le sien si je faisait pareil. Et ça m'a beaucoup touché. Concrètement, c'est parfois bien de connaître le n° de la loi pour expliquer aux gens. Surtout que comme son nom est très court, souvent les gens le zappent. Et ils me disait que oui, c'est vexant, et ça touche à son identité.
    Après, ça n'a pas été possible dans son travail, mais c'est pareil pour les femmes : dans certains services militaires, seul le nom légal peut être utilisé (celui de naissance, donc).
    Par ailleurs, je suis persuadé que se serait une bonne chose d'avoir un peu de droit dans les études, histoire que tout le monde ait une meilleure idée des droits et des devoirs qu'on a. Parce que c'est vrai que cette loi, quasi personne ne la connait (non plus le fait que, oui, les personnes homosexuelles célibataires peuvent adopter, pour reprendre une question actuelle).

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    1. La loi datant de la Révolution, j'évite de la citer sans expliquer que des circulaires plus récentes rappellent qu'elle est toujours d'actualité. Sinon, je présente ça comme un défi : "Vazy, trouve-moi la loi qui dit que je dois porter le nom de Chouchou, mdr !" Si on a l'air assez sûr de soi en le disant, ça passe.
      Dans les services militaires, j'imagine que c'est parce que ce sont des services peu féminisés ?
      Oui, "nul n'est censé ignorer la loi" mais personne ne nous l'apprend. Ca aurait parfaitement sa place dans les cours d'instruction civique.

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  10. Je n'ai pas été assez précise, je parlais effectivement du décret de 2006.
    En ce qui concerne les services militaire, je ne sais pas, mais c'est le cas pour les hommes et les femmes, donc ça ne me gène pas. C'est peut-être par facilité, vu qu'on peut s'engager très jeune (souvent célibataires donc, ça rejoindrais ce que disait Sylphe sur le nom des femmes; avec un seul nom par personne, on a moins de risque de les "perdre").
    En y réfléchissant, je n'ai quasiment pas eut de cours d'instruction civique, mes profs s'en servaient pour faire du rattrapage de cour de géo. Et le peu que j'ai eut n'a pas porté sur le droit. C'est assez dommage.

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