samedi 8 décembre 2012

Le nom de famille de la rose

La question du nom de famille me passionne particulièrement pour plusieurs raisons. J'ai d'ailleurs écrit il y a quelque temps un article sur le sujet, rappelant la loi : bien que nul ne soit censé ignorer la loi, celle concernant le nom, bien  que touchant à notre identité, est totalement inconnue ! Quelle étrangeté, que les règles régissant ce qui nous touche si profondément soit ignorée au profit d'habitudes désuètes et humiliantes... Et comme par hasard, la loi est ignorée juste quand il s'agit de l'identité des femmes...

dimanche 25 novembre 2012

25 novembre : changer notre regard sur le viol

Il y a quelques jours, France 5 a diffusé le documentaire Viol, la double peine, basé sur des témoignages de victimes. On y voit clairement la détresse des victimes auxquelles aucune aide n'est proposée : elles sont seules avec leur traumatisme face à une justice qui leur impose de prouver qu'elles sont bien victimes.
Dans le sillage de ce documentaire, le plate-forme Viol, les voix du silence permet aux victimes de donner le témoignage qu'elles n'ont jamais pu faire entendre. Cette plateforme s'ajoute à celle créée il y a deux ans par OLF.
Le Nouvel Obs, de son côté, veut lancer un pavé dans la marre avec un manifeste contre le viol porté par Clémentine Autain, pendant que la Fédération Nationale Solidarité Femmes publie une vidéo pour les 20 ans du 3919.

samedi 17 novembre 2012

Vive le mariage gai

Je viens de voir des images de la manif des cathos contre le mariage homosexuel.
Quelle horreur, ce terme, quand même. Ça veut dire que les mariages entre personnes de même sexe seront intrinsèquement différents. Ils resteront à part, pas un mariage normal, un mariage homosexuel. Comme si c'était un vilain mot.
Les cathos qui manifestent ne veulent pas que les couples de même sexe se marient ni surtout qu'ils aient des enfants. Au mépris, bien sûr, de tous les témoignages de personnes élevées par des couples homosexuels et qui vont très bien. Les cathos qui manifestent veulent que leur vision de la famille (papa l'autorité, maman la douceur et les enfants en culotte courte) reste inscrite dans la loi. Ils veulent que leur vision du mariage, quoique faisant déjà d'un sacrement dans leur club de gros relous, soit imposée de manière permanente au pays entier, aux catholiques comme aux autres.

lundi 12 novembre 2012

Enseigner à la génération Y

J'ai toujours trouvé profondément ridicule d'affubler une génération d'un surnom.
Un marronnier pour journaliste en mal de titre accrocheur, pensais-je.
Pourtant, la semaine dernière, à l'issue d'un cours où j'ai failli baisser les bras et quitter la salle, j'ai compris pourquoi cette génération porte un nom bien défini.
Ils sont nés avec une télé dans le salon, comme moi. Ils ont grandi avec un ordinateur sur le bureau, comme moi. Je pensais donc pouvoir communiquer avec eux sans difficulté. Je n'avais pas encore compris que, si pour moi, ces objets étaient des outils que j'étais heureuse de pouvoir utiliser exceptionnellement, pour eux ils faisaient partie intégrante de leur univers et de leurs schémas de pensée.
Les outils que j'ai connus étaient plus difficiles à utiliser, moins rapides, plus chers, et j'ai appris à les utiliser comme une aide d'appoint. Mes élèves ont pour ainsi dire toujours connu des ordinateurs puissants connectés à internet via une liaison haut-débit, des calculatrices miniatures qui font aussi le café et des téléphones qui leur permettent de trouver une réponse sur Wikipédia avant même qu'on ait fini de poser la question.
D'où leur incompréhension face à mes exigences.


vendredi 2 novembre 2012

Humour, maladresses et beauferies

Lundi dernier, de retour en France après un séjour mi-professionnel mi personnel, j'ai découvert, avec un peu de retard, la "petite phrase" de Stéphane Le Foll :
"J'ai tenté de promouvoir des femmes au maximum, bien que nos dossiers soient très techniques"
Après tout ce que j'ai pu entendre personnellement, ça ne m'étonne même plus, ce genre de phrase. Ca m'a plutôt fait rigoler de voir un homme politique sortir une ânerie aussi énorme (oui, une femme peut aborder des dossiers techniques, si le message d'Hypathie ne suffit pas je peux prendre M. Le Foll en stage dans mon labo) sans sourciller. Et puis voir les médias s'enflammer pour une petite phrase, découvrant avec stupeur qu'il y a du sexisme en France, c'est toujours un grand moment.

J'ai aussi trouvé dans ma liste de messages de blogs en retard une dénonciation d'une publicité pour le forum du handicap de Besançon. Message transmis : femme, même handicapée, tu resteras un objet sexuel. C'est une beauferie de plus, financée par des fonds publics baillés par des machos qui sans doute croyaient bien faire en montrant qu'une femme, même handicapée, peut rester digne. Cette vision de la dignité des femmes n'est pas neuve : je me rappelle avoir déjà râlé sur ce sujet il y a quelques années.

lundi 15 octobre 2012

Ce que m'a appris le verdict de Créteil

Franchement, moi, les affaires juridiques, j'y connais rien. Je ne comprends pas grand-chose, d'ailleurs, aux billets de maître Eolas. Alors finalement, en lisant 2-3 articles sur le procès de Créteil, j'ai appris plein de trucs.

mercredi 26 septembre 2012

Journée mondiale de la contraception

Aujourd'hui, c'est la journée mondiale de la contraception... #viedemeuf.

Aujourd'hui, j'ai appris que la pilule de 3ème génération va être déremboursée. Pas assez efficace, qu'ils disent. Donc vazy, raque. Pis si t'as pas les moyens, t'as qu'à pas baiser. #viedemeuf.

Aujourd'hui, je me rends sur le site de l'événement. Direct, en page d'accueil, je me le prends en pleine gueule : le tutoiement. On a gardé les cochons ensemble ?
Ah, non, c'est une campagne pour les jeunes. Le jeune, ça se tutoie. Un jeune, c'est comme un gosse, même si c'est assez grand pour baiser : on est directement potes, pas besoin de mettre une distance respectueuse pour aborder des questions intimes. Hé, toi, jeune, je vais te parler de ce qu'il y a entre les jambes, wesh, keupin-e ! A moins que ça soit de la condescendance ?

Femen, slutwalk, le féminisme "nouvelle génération" ?

Deux phénomènes féministes sont actuellement très populaires les médias : les slutwalks et les Femen.
Dans les deux cas, le fond du message est la réappropriation du corps. Il s'agit du refus d'être un objet à exploiter par les hommes pour le plaisir ou la reproduction. Et dans les deux cas, la forme du message fait fantasmer les médias et grincer des dents certaines féministes.

dimanche 16 septembre 2012

Le choeur des femmes

Mon dernier billet, à propos de la psychanalyse, a eu un certain succès (merci à tous ceux qui l'ont gentiment partagé sur Facebook). Le hasard veut que l'article suivant dans ma liste de brouillons à publier concerne encore des soignants peu respectueux... On ne peut pas dire que j'aime particulièrement taper sur le corps médical (j'ai croisé des sacrés couillons qui ont fait de gros dégâts dans ma vie et celle de mes proches, mais aussi des anges, dont pas de généralité !), ni sur une catégorie socio-professionnelle quelconque : c'est un véritable hasard.
Il y a quelque temps, j'étais dans le RER, assommée après ma semaine de rentrée passée à courir pour emmener les mômes chez la nounou puis à l'école avant de sauter dans les transports pour aller donner mon cours à des étudiants que je ne connaissais pas encore (quel stress, mine de rien), le sac lesté de publications scientifiques que je devrais étudier au lieu de lire des romans.Comme tous les jours, remettant à plus tard mon étude bibliographique du courant électrique dans les hétérojonctions, j'ai ouvert  Le Choeur des Femmes de Martin Winckler, me promettant de bosser quand je serais plus reposée. Et j'ai tourné les pages, happée comme un électron dans la base d'un transistor bipolaire par un récit merveilleusement écrit qui est immédiatement entré en résonance avec mon propre ressenti.

mercredi 12 septembre 2012

Perles de psys

Sur son blog The Autist, Magali Pignard nous annonce la publication du teaser du documentaire La théorie sexuelle.
Moi, franchement, j'y connais rien en psy-chanalyse, -chologie, -chiatrie et consorts. J'ai connu des gens qui sont passé sur un divan et s'en sont sentis mieux. J'ai lu des théories sur le web qui faisaient peur. Je ne sais pas trop quoi penser de la chose en général, alors autant que je la ferme. Mais, vu le teaser, je sais quoi penser des clampins qui ouvrent leur bouche dans le docu. Sont-ils représentatifs des différentes branches psy ? J'espère pas, sinon on est dans une belle merde.

Je voudrais réagir ici sur les phrases issues du teaser relevées pas Magali Pignard. Oui, les siennes, parce que j'ai la flemme de revoir le teaser en prenant des notes, je ne pense pas que les intervenants du docu méritent que je fasse cet effort que Magali Pignard a d'ailleurs fait avec efficacité et pertinence. Merci de tout cœur  pour votre patience, chère auteure.


mercredi 15 août 2012

Merveilleuse Irlande 3. Cork et Kilkenny

Lien vers la première partie.
Lien vers la deuxième partie.

Après avoir parcouru Dublin puis les magnifiques paysages de l'ouest, nous avons programmé les visites de Cork et Kilkenny.

Notre visite de Cork a débuté par la cathédrale Saint Fin Barre. Cet édifice, décrit par les guides touristiques comme de style "gothique français", est de toute beauté. Nous avons ensuite mangé dans un petit restaurant végétarien très sympa (ça change des énormes pièces de poisson ou de viande servies avec des patates par kilo).
Nous avons ensuite parcouru les rues de Cork. Malheureusement, on a vite fait le tour. L'été avait étouffé l'ambiance réputée du quartier de Shandon, et nous avons traîné nos guêtres toute l'après-midi dans le marché anglais, la rue Saint Patrick et Grand Parade. La plupart des choses sympas signalées par le Routard étaient soit trop loin du centre soit introuvables. Nous avons fini dans un bar-restau très convainquant (voir un petit panneau "LGBT welcome" sur la porte, ça met tout de suite en confiance) où nous avons bu de la Murphy's et découvert l'irish stew (simple mais délicieux - pour mes amis vegan, je suis sûre que ça doit s'adapter sans perdre son charme). Notre journée s'est achevée dans un charmant B and B.
Cork ne nous laissera hélas pas un souvenir impérissable.

mardi 14 août 2012

Merveilleuse Irlande 2. Le Burren et le Kerry

Lien vers la première partie.

En préparant notre voyage, j'avais omis une région que le Guide du Routard recommandait : le Burren. Étant donné le nombre grandissant d'images alléchantes que nous croisions, nous avons décidé en route d'abandonner notre visite de Limerick pour y passer.
En quittant l'hôtel où nous logions à Kinvarra, le monsieur de l'accueil, ayant appris où nous nous rendions, nous a aimablement donné une carte du Burren en nous signalant l'itinéraire le plus joli. Nous avons quitté Kinvarra, sa guesthouse sympathique mais un peu chère et son pub où l'on mange bien pour pas cher quand il y a des la place, pour nous diriger vers le dolmen de Poulnabrone et les falaises de Moher.
Le Burren est un désert montagneux couvert de rochers gris-bleu, zébré de murets de pierre dont l'utilité reste mystérieuse, et où le silence n'est brisé que par un vent âpre sifflant entre les rares touffes d'herbes. Au fond des vallées, une herbes grasse nourrit des moutons identifiés par des taches de couleur. Ca et là, des rocs immenses trônent en équilibre, comme déposés par des géants facétieux. Et au milieu de ces pentes rocailleuses où rien ne peut pousser, se trouve un dolmen.

Merveilleuse Irlande 1. De Dublin au Connemara

Comme l'an dernier j'ai eu très chaud au Vietnam, j'ai demandé des vacances au frais, cette année. Nous sommes donc partis passer 8 jours en Irlande.
Le problème, c'est qu'en Irlande, il y a plein de choses à voir. Nous nous sommes donc rapidement orientés vers un voyage de type autotour. Puis, comme les prix des autotours nous paraissaient exagérés, nous avons organisé notre voyages nous-mêmes. J'ai utilisé les programmes des voyages décrits sur les sites d'agences de voyage ainsi que des sites décrivant le pays comme discover-ireland pour établir un programme, et monsieur a cherché hôtels, location de voiture et vols au meilleur prix.
C'est en comptant les heures passées à préparer le programme du voyage que j'ai découvert mon côté control freak. Nous sommes partis sans bébé, mais avec un hobbit monté sur ressorts répétant en boucle les villes que nous allions traverser, avec des bagages optimisés, une feuille de route établies par mes soins en 20 pages, le Guide du Routard 2010 emprunté en médiathèque, et une Kalista épuisée par des nuits blanches passées à vérifier qu'on avait bien tout prévu.

mercredi 18 juillet 2012

Quelques mecsplications

Le "mescplication", charmante traduction de l'anglais "mansplaining" proposée par , fait débat sur la toile. Ca a commencé par une discussion sur Twitter qui a donné lieu à un billet sur le (très bon) blog Ça fait genre. L'article a déchaîné les passions sur la toile, j'ai vu passer plein de tweets du style : "et alors les hommes n'ont pas le droit de s'exprimer sur le féminisme ?"
Je ne sais pas si le monsieur incriminé dans le post a effectivement fait du mansplaining, et j'avoue que je m'en fous. Ce n'est pas le sujet. Il me parait fondamental, en revanche, est de mettre en lumière ce comportement très commun chez les machos et quelquefois adopté, faute d'en comprendre le sens, par des hommes de bonne foi. C'est pas que tous les hommes soient des machos, loin de là, mais l'éducation reçue par tous les hommes rend banale une pratique très horripilante.
Bien sûr, vous, les gars qui me lisez, vous vous dites que vous ne le faites jamais. Vous qui avez été accusés de mecspliquer, vous venez ici convaincu que l'accusation n'était pas méritée. Je vous prie de lire mon billet jusqu'au bout avant de vous précipiter vers les commentaires pour m'expliquer en quoi vous avez raison.

dimanche 17 juin 2012

Si j'étais la Première Dame....

  • J'engueulerais systématiquement les médias qui m'appellent "Première Dame", comme s'il y avait un classement des femmes avec comme critère le métier du mari, c'est quoi cette idée de Néandertalien ?
  • Je ne porterais pas le nom de mon mari, ni l'actuel, ni l'ancien, parce que j'ai une identité propre.
  • Je commenterais la politique sur Tweeter en ne disant que des conneries, histoire de bien montrer que ma seule expertise en la matière étant de sauter le Président, mon avis on s'en tape.
  • Je ne m'occuperais pas de la déco de l'Elysée. Et en cas d'insistance crasse du personnel du palais, j'achèterais des nains de jardin en soldes.
  • Je télétravaillerais discrètement, histoire de faire quelque chose, en diminuant au maximum les problèmes de sécurité et les soupçons en tous genres. Sorti de mon boulot, je m'occuperais de mes oignons.
  • Je profiterais de ma notoriété pour publier un recueil de blagues grasses.

dimanche 27 mai 2012

Ode à la vieillesse...

Mon projet pour l'avenir ? Etre vieille.

Etre vieille, déjà, ça veut dire qu'on est vivante. Je ne tiens pas à me suicider avant mes 40 ans ni à être emportée par un cancer à 45 ans. Je veux atteindre la cinquantaine, la soixantaine. Après, on verra.

Ah, la vieillesse... Je ne comprends pas pourquoi les magazines féminins veulent absolument la bannir. C'est beau, la vieillesse.


Arborer ce visage ridé, témoin des rires et des rages passées. Porter au creux de ses joues et au coin de ses yeux les stigmates du bonheur. Toucher du doigt, sur son front, les sillons laissés par l'inquiétude, l'étonnement ; entre ses yeux, la profonde marque de la colère. Montrer qu'on a vécu, qu'on vit, loin des visages lissés au botox des actrices aux yeux aussi expressifs que des épagneuls bretons.
Avoir la peau qui perd de sa fermeté, sentir dans la paume de sa main la joue attendrie de l'être aimé. Permettre à l'enfant adoré de se nicher au creux de ce corps doux, chaud, aux aspérités adoucies.

jeudi 24 mai 2012

Pas de ça chez moi !

On va tous être globalement d'accord, surtout si vous êtes venus sur ce blog volontairement et non au hasard d'une recherche Google sur la sodomie chez les Bisounours ou sur la zoophilie avec des zèbres (en noir et blanc, forcément) : le sexisme, c'est pô bien.
On va aussi être d'accord pour dire que les femmes sont globalement moins bien loties que les hommes. Certes, on a le droit de se faire tenir la porte, ce qui est tout de même plus sympa que de se la prendre en pleine gueule, on a généralement la garde des enfants en cas de divorce (il semble que ce soit surtout parce que les pères ne demandent pas souvent la garde), on paye moins cher l'assurance de la bagnole (ah, non, ça, c'est fini). En contrepartie, on a 16% de chances de subir un viol, on peut se faire harceler sexuellement sans que le coupable ne risque rien (comme quoi, les choses n'évoluent pas spontanément dans le bon sens), on est payées franchement moins (avec les gosses à nourrir, vu qu'on en a la garde, chic alors), et quand on se case, on a 10% de chances de subir des violences. Bref, comme je l'ai déjà dit ailleurs, je suis bien contente de ne pas avoir de fille.


mercredi 25 avril 2012

Libres d'être femmes

Je suis allée tout récemment voir un film qui ne passe pas le Bechdel test. Un film gentillet, avec des animaux et des bons sentiments, vous connaissez mes goûts. Avant le film, vu son genre, les bande-annonces présentaient plutôt des films pour enfants. J'ai donc pu voir la bande-annonce de Rebelle. Et là, il y a un truc qui m'a frappée.
Les histoires de filles qui sortent de leur rôle de fille, c'est pas nouveau. Il y a eu Tiana, et dans une moindre mesure, Belle. En général, elles souffrent d'être cantonnées à ce rôle ingrat (et on les comprends), elles se rebellent, conquièrent un bastion masculin, et finalement trouvent l'amour comme toute femme doit en rêver. Elles sont exceptionnelles, rares, et extrêmement méritantes car capables de cumuler des qualités masculines et féminines.

dimanche 1 avril 2012

Jour de cours

Un jour d'hiver, en région parisienne...

6h00. Je me lève péniblement, en veillant à ne réveiller personne dans la maison. J'avale un café vite fait et je file en direction de ma station de RER dans le froid, non sans avoir jeté un œil attristé aux portes des chambres des enfants que je ne pourrai embrasser ce matin. Aujourd'hui, je donne deux cours d'électronique dans mon IUT de banlieue "chaude".
Je prends le RER avant l'heure de pointe. La rame est quasi vide. Je fais partie de la France qui se lève très tôt et qui fait des heures sup'. Pas pour gagner plus, si je voulais du fric je ne ferais pas ce métier, mais pour la satisfaction d'avoir apporté quelques connaissances à des gamins de banlieue qui pourront peut-être, s'ils travaillent bien, obtenir un emploi et sortir de la misère. Je n'exagère pas : certains n'ont pas les moyens d'acheter du papier pour travailler, et rendent leurs compte-rendus sur des feuilles récupérées en examen.

vendredi 16 mars 2012

A tous ceux qui râlent que les féministes ont mieux à faire que faire interdire le "Mademoiselle"...

Ces derniers temps, on accuse les féministes, en gros, d'enculer les mouches juste pour faire chier le monde. Plutôt que de se mobiliser pour des futilités comme l'usage de "Mademoiselle", de râler sur des bodys pour bébés, elles feraient mieux de lutter contre les vraies causes : les inégalités de salaire, les violences conjugales, l'excision...

C'est une accusation profondément injuste.

Les féministes luttent pour ces causes. Citons en vrac la campagne contre le viol d'Osez le Féminisme, la campagne Pas de justice, pas de paix, les actions de la Fédération GAMS, la campagne du Laboratoire de l’Égalité pour l'égalité salariale...
Merde, il y a des choses qui se font ! Accuser les féministes de ne se préoccuper que de futilités, c'est cracher à la gueule de toutes celles qui se bougent au quotidien, qui se battent bec et ongles pour la liberté, la dignité et le bien-être de celles-là mêmes qui les montrent du doigt sans pour autant prendre la peine de militer elles-mêmes.

jeudi 8 mars 2012

Le mystère féminin

En cette journée internationale de lutte pour les droits des femmes, parmi les initiatives lancées, ma préférence va évidemment à celle de Sandrine Goldschmidt et Muriel Salmona. C'est une campagne utile, intelligente, et bien menée.
Moins intelligentes mais beaucoup plus efficaces sont les tentatives de transformer la journée de lutte en une journée de célébration de l'Eternel féminin, de cette Essence féminine magnifique et mystérieuse, bâtie par les hommes pour les hommes.

La féminité, c'est un mode d'emploi universel de la femme. Si nous relevons toutes du même mécanisme, nous pouvons être appréhendées globalement, convaincues en masse de consommer les mêmes produits, manipulées à la chaîne par des hommes habiles qui  gagneront en prestige.
Pourtant, l'un des volets les plus populaires de cette Essence est le mystère féminin. Les hommes ne comprennent rien aux femmes.

Même Stephen Hawking (ci-contre, dans les Simpson), qui a donné au New Scientist une interview pour laquelle les explications de ses réponses sont plus longues que l'interview elle-même, n'y comprend rien :

"Women. They are a complete mystery."

Pour la journée que les médias proclament "journée de Lafâme", j'ai envie de faire un cadeau à ces hommes. Je vais donc lever un coin du voile.

vendredi 17 février 2012

On n'est pas finies. 2. Une page de publicité

Je vous rassure, je suis complètement remise de mon traumatisme (voir partie 1).
Maintenant, je suis comme Martin dans Cars 2 qui ne veut pas qu'on répare les bosses de sa carrosserie car chacun lui rappelle un souvenir. Moi, je ne veux pas faire un régime pour faire disparaître mes bourrelets car chacun me rappelle un souvenir : mes grossesses, le repas de Noël, les crêpes au Nutella de la Chandeleur, la tartiflette du week-end dernier, la fondue de la Saint-Valentin... Et puis c'est bien pratique pour poser la bière.

Me voilà donc, zen, bien dans ma peau, le PC sur les genoux devant la télé tandis que le hobbit joue gentiment sur le tapis et que bébé lutin dort sur mon bourrelet de droite.

lundi 13 février 2012

On n'est pas finies. 1. Le traumatisme du talon aiguille

C'est la mode de la gaine, il parait. C'est pour sublimer Lafâme, il parait. Tu te serres les bourrelets, engoncée dans un truc  chiant à mettre et à porter, quoi qu'ils en disent, pour faire la belle.

Ca réveille mon traumatisme du talon aiguille.
Oui, oui, je suis traumatisée par les talons. Quand l'adolescence a transformé mon visage en calculatrice Hello Kitty (avec les boutons bicolores rouges et blancs), ne pouvant compter sur mon sourire qui rappelait vaguement le pont de Tancarville (j'en profite pour saluer mon orthodontiste, en espérant qu'elle boive la tasse dans la piscine que j'ai contribué à lui payer, cette sadique), j'ai plutôt misé sur mes jambes. Je me suis donc mise aux jupes assorties de talons. Attention, pas n'importe quels talons, 10 cm minimum, histoire qu'enfin je puisse aller dans la cour du lycée sans que le pion me dise de retourner dans celle du primaire.
J'ai donc claqué une partie non négligeable de mon argent de poche à la Halle aux Chaussures, au lieu d'acheter les bouquins dont j'avais envie. Je me suis retrouvée avec des jolies bottines en daim, toute fière. Je me voyais déjà en Catwoman, avec ces trucs. Mais quand je les ai enfilées, j'ai fait une autre gueule.

lundi 2 janvier 2012

L'étrange Noël de Mme Jacques

Il était presque six heures quand Aurélie, Stéphane et leur fils de six mois sonnèrent à la porte de Cécile et Julien. Aurélie ne comprenait toujours pas comment elle avait pu accepter de passer Noël avec sa sœur et sa mère. Comme tous les ans, elle se promettait de passer les fêtes de l'an prochain à l'étranger. Comme tous les ans, elle savait qu'elle ne tiendrait pas sa promesse.
Matthieu ouvrit la porte. Stéphane avait visiblement du mal à supporter ce petit garçon agressif, bruyant, malpoli et turbulent. Cette fois encore, il fit la grimace quand Matthieu ouvrit la porte grimé en pirate, avant de s'enfuir sans même un bonjour en hurlant en direction de la cuisine "ça y est, c'est fait !". Il disparut dans sa chambre. Chloé passa sa tête surmontée de boucles blondes par la porte de la cuisine et se précipita vers sa tante. De ses petites mains potelées couvertes de farine, elle prit leurs manteaux, et les guida vers le salon orné d'une myriade de décorations de Noël toutes plus mièvres les unes que les autres. Chloé s'assit sagement sur le canapé en contemplant bébé Louis.