mardi 27 septembre 2011

Madame ou Mademoiselle ? Live blogging sur l'ouverture de la campagne

11h30
Je commence à taper ces lignes à quelques minutes du lancement officiel de la nouvelle campagne d'Osez le Féminisme.
Personnellement, sans avoir vu la forme à part les visuels qui ont été fournis, je ne suis pas contre. 20 Minutes titre avec à-propos "Ces petits riens qui font le sexisme ordinaire" et c'est très pertinent. Devoir préciser si on est "Madame ou Mademoiselle" à EDF, son employeur, la sécu et le vétérinaire de son chat, c'est sexiste, et ça me rend dingue. On nous fait chier avec ça tous les jours, ça me fait monter la moutarde au nez petit à petit, jusqu'à ce que l'employée de banque qui refuse de me donner ma carte bancaire sous prétexte que sur le papier il y a "Mademoiselle" et je porte une alliance se fasse insulter (c'est du vécu).
Ca va avec le changement de nom au mariage, d'ailleurs. C'est discriminatoire.

dimanche 25 septembre 2011

On peut rire de tout...

... mais pas avec tout le monde, disais Desproges. Ouaip, c'est devenu un lieu commun, au point qu'on oublie à quel point c'est pertinent. Ben oui, je ne fais pas de vannes sur les Belges sur Twitter, sachant que des Belges me suivent.

Je ne pense pas être une personne qui manque d'humour. Certes, certains humoristes me laissent froide, certes, je n'ai souri qu'une fois devant l'intégrale des Bronzés, ce qui désespère mon entourage. Mais il y a pas mal de sketches, dont certains controversés, qui me font pleurer de rire. Côté cinéma, je peux vous réciter la Cité de la Peur en pétant, à condition bien sûr d'avoir prévu quelques heures auparavant l'alimentation adéquate. J'idolâtre Goscinny, Leslie Nielsen (RIP), Dany Boon et Martin Vidberg (p'tit plaisir).
Je ne pense pas non plus qu'il y aie des sujets à ne pas aborder. Franck Dubosc m'a bien fait rire (enfin, les 5 premières fois) avec son "Sandy... Cent dix kilos ?" Il caricature un macho, je me moque des phallocrates avec lui, et ça fait du bien. Je peux rire du sexisme, et j'adore rire des sexistes. Je peux aussi rire des clichés, me moquer des tics féminins ou masculins absurdes, même si des fois je partage ces travers.

mercredi 21 septembre 2011

Le tabac, c'est tabou...

... on en viendra tous à bout !

Je suis une ex-fumeuse. A en croire la nouvelle campagne :



avant, j'étais moche, seule et triste, mais depuis que j'ai arrêté, je suis belle, désirable, au point de trouver quelqu'un qui voudra bien m'engrosser. Et puis après, l'accouchement, c'est comme qui rigole, hein.

C'est Don Draper, la clope à la main, qui l'a faite, cette pub ?
C'est un type qui pense que l'important, pour une femme, c'est d'être belle, de se trouver un mec, et de faire des mômes ?
C'est un type qui n'a jamais arrêté de fumer, en tout cas.

lundi 19 septembre 2011

Faute morale ???

Je ne m'attendais pas à ce que DSK nous dise "ben ouais, j'ai violé Diallo, je me suis bien marré, j'ai échappé à la justice, et je vous ai bien niqués". Evidemment qu'il allait tout nier au 20h. Evidemment que ça allait être glauque, indécent, voire insupportable à écouter et à regarder pour les plus sensibles d'entre nous. D'ailleurs, j'ai vite zappé sur Hell's Kitchen (quand Gordon Ramsay balance la sauce à la figure de ses cuistots, il assume, au moins).
Je m'attendais à ce que DSK nie tout en bloc avec un regard de cocker pour apitoyer ceux qui le croient innocent, victime d'un complot, injustement menotté et retenu dans une prison sordide pendant que ses accusatrices se bourraient la gueule au champagne avec les politiciens français bien contents de le voir hors course. Mais ça... non, je n'aurais pas imaginé qu'il nous sortirait des excuses pour une "faute morale", même si son ballet au FMI avant son départ de New York aurait dû me mettre la puce à l'oreille.

jeudi 8 septembre 2011

Les harpies

On les appelle des fois les féministes radicales. Des fois, les féministes victimaires (ça fait toujours savant, les néologisme). Ou plus simplement, les féministes extrémistes. Pour certaines personnes, par ignorance ou par pure mauvaise foi, elles sont les féministes, tout simplement.
Ce sont des castratrices. Elles voudraient dominer les hommes. Elles voudraient les priver de leurs enfants. Elles les voient tous comme des monstres. Elles ne perdent jamais une occasion de salir les hommes. DSK serait leur dernière victime : bafouant la présomption d'innocence, elles auraient profité de la situation pour lui faire expier une faute incombant, dans leur délire, à l'ensemble des hommes. Mères indignes, elles élèvent leurs enfants dans la haine et la peur, ou au contraire dans un amour étouffant.
On les compare aux Harpies, car elles harcèlent les hommes, ou les Érinyes, parce qu'elles cherchent avec acharnement la vengeance. Elles trimballent, scotché à leurs godasses, tout le bestiaire monstrueux des Grecs, de la Gorgone au regard pétrifiant à Lamia la dévoreuse d'enfants. Elles sont la fureur à face humaine, elles sont l'allégorie. On les craint, on les montre du doigt. On dit aux petites filles : voilà à quoi tu ressembleras si tu sors du rang.

vendredi 2 septembre 2011

Ces petites femmes


La colère gronde sur le net : la mode tente de faire de nos petites filles des objets sexuels. Sans aucune ironie ni arrière-pensée, je dois dire que ça me bouleverse et ça m'écoeure. Je ne comprends même pas que ce soit possible.
La colère passée, je me suis demandée pourquoi la nausée  subsistait après avoir constaté l'indignation quasi générale soulevée par ces images. J'aurais dû être contente, être un peu calmée. Avoir retwitté les articles qui dévoilent le scandale pour contribuer à faire prendre conscience à tout le monde aurait dû me soulager. Mais non. Alors il faut que je vous raconte ce qui me passe par la tête.

Présenter les enfants comme des objets sexuels, c'est une horreur. Ca donne du grain à moudre aux pédophiles, ce qui est un argument suffisant pour coller des baffes aux (ir)responsables de ce désastre. Mais la question qui va inévitablement venir est : à partir de quel âge la représentation d'un être humain de sexe féminin passe de monstrueuse à normale, voire esthétique, artistique ? Par quelle magie la sexualisation des corps exhibés passe-t-elle, selon l'âge de la personne, d'ignoble à anodine ?