samedi 19 janvier 2008

Persépolis

J'avais adoré le livre. Passant dans les rayons de la Fnac, alors que je n'avais pas l'intention d'acheter quoi que ce soit, je vois 15 secondes du film sur un petit écran, en tête de gondole, avec les DVD proposés dessous. Ca m'a suffit pour me décider à l'acheter.
L'ouvrage faisait déjà rire et pleurer. C'est une histoire sublime, poignante du début à la fin. Le film n'ote rien à cette émotion : il l'amplifie. Le jeu sur les cadrages, les lumières, les ombres, ajoutent de la vie à un dessin austère qui ne garde que l'essentiel. C'est la première fois que j'aime autant la pellicule que le papier. Les deux supports offrent quelque chose de différent : le livre donne plus de détails, le film des émotions plus fortes. Le livre donne envie de voir le film et le film donne envie de (re)lire le livre...
Franchement, j'espère que les scénaristes d'Hollywood obtiendront ce qu'ils veulent (et méritent à mon avis). Ce serait dommage que la grève gâche les Oscars. Parce que Persépolis l'aura, si la politique ne s'en mêle pas !

mercredi 16 janvier 2008

Méchante !


Ce matin, pour la première fois, j'ai du gronder mon fils.

Il l'avait cherché, mérité, et il n'est pas question que je le laisse faire n'importe quoi, comme certaines mamans qui laissent leurs gamins faire des caprices en plein supermarché. Il n'empêche qu'on a beau avoir de grands principes d'éducation, quand il faut le faire, c'est dur.
Il n'a que 6 mois ! Je pensais que j'avais encore le temps. J'ai déjà vu des enfants abuser de la patience de leurs parents à cet âge-là, mais le mien est tellement gentil que j'ai cru que je serais tranquille encore quelques mois. C'est naïf, mais bon.

Il est malin, quand même. Quand j'ai commencé à le disputer, il m'a fait ses plus beaux sourires et il a saisi mon bras pour le serrer très fort contre sa poitrine. C'était dur de résister, mais je suis assez contente de moi. Lorsqu'il a recommencé à faire sa comédie (nous partions chez la nounou et il ne voulait pas quitter mes bras pour la poussette), je l'ai grondé un peu plus fermement. Là il s'est calmé, tout étonné de ce qui lui arrivait. Arrivés chez la nounou, je lui ai raconté ce qui s'était passé. La preuve qu'il savait de quoi on parlait : il faisait la tête.

J'ai eu droit à un joli sourire un peu plus tard. C'est bon, la crise est passée. Mais c'est pas facile de se dire que, l'espace d'un instant, il m'en a voulu. L'espace d'un instant, je n'étais plus la maman idéale, gentille et douce que je voulais être. Au lieu de soulager sa souffrance, comme je l'ai toujours fait, je lui en ai infligé une, nécessaire et bénigne, certes, mais réelle.

Et c'est qu'un début.

dimanche 13 janvier 2008

Pov'choupinette

Le sexisme vient décidément se cacher partout, et on n'y fait plus attention, même quand ça devrait être évident.
Ce matin au réveil, je trouve mon cher et tendre époux qui s'escrime sur la console de jeux. Pas de mal à ça, il faut bien se détendre, et j'ai monopolisé l'objet toute la soirée.
C'est un de ces jeux où on a un flingue qui fait plein de gros bruits et on tire sur tout ce qui bouge. Bon, j'ai jamais compris le plaisir qu'on pouvait prendre à (faire semblant de) tuer des gens, mais admettons. Ce qui me choque, c'est surtout le scénario. Si, si, je vous jure, il y en a un !
J'étais donc en train de prendre mon café, l'ordi sur les genoux, tranquille quoi, quand ma chère moitié s'est écrié "t'as vu, t'as vu ? ils ont enlevé ma choupinette !". Le "ils" se référant visiblement aux types qu'il essayait (vainement) de buter. Et mon compagnon, énervé maintenant, a tout fait pour la libérer.

Pov'choupinette ! C'est con ce qui lui arrive !

D'abord, je me suis dit que le scénario était bien pauvre, vu que l'enlèvement de la choupinette, ou son meurtre, est un préalable à toute histoire gavée de testostérone. Les concepteurs du jeu n'ont rien inventé, quoi. Et puis je me suis dit que, finalement, ça ne changerait peut-être rien à l'intérêt du jeu si on avait volé la mob' du héros.
J'ai toujours été gênée par cette habitude qu'avaient les scénaristes de films hollywoudiens de trucider les gonzesses au début de l'histoire. C'est sadique quand même. Mais il y a autre chose : on touche à ce que le héros a de plus cher, sa possession, son faire-valoir, la démonstration de sa puissance virile. La femme est un prétexte, non pas à faire pleurer le héros (le film deviendrait psychologique, c'est pas le but), mais à l'énerver. Cette possession, fragile, convoitée, qu'on lui enlève, quelquefois en même temps que son enfant, n'est pas un être humain à part entière, mais une chose qu'il faut protéger...

Et pendant que j'écris, mon chéri a sauvé sa choupinette, et cette gourdasse n'a rien trouvé de mieux à faire que... se laisser ré-enlever. Elle est vraiment nulle cette choupinette...

jeudi 10 janvier 2008

Et c'est parti...

Hier donc, anniversaire de Simone de Beauvoir passé sous silence. Et pour cause.

Hier, c'était surtout le premier jour des soldes !
Cette grande célébration de la femme-objet, figée dans ses inutiles colifichets, hystérique et ridicule, pathétique dans son vain effort d'exister, en étant belle sans dépenser trop les sous que monsieur a durement gagnés.
En plus, il faut voir les affiches. Celle du Printemps, que je refuse de reproduire ici, figure un corps de femme sans visage, construits à partir d'accessoires de mode. Ca veut bien dire ce que ça veut dire. J'ai pas encore vu celle des Galeries Lafayette, mais après Laeticia Casta dans un paquet cadeau, plus rien ne m'étonne venant d'eux.

Et meeeerde, il va falloir que j'y aille, j'ai besoin de fringues.